Oyez, Oyez ! Avis à tous les paumés, les torturés, et ceux qui doutent en permanence : soyez rassurés, vous êtes au bon endroit ! Dans ce lieu, je partage au travers de textes toutes sortes de réflexions sur des sujets qui m'intriguent et titillent mon petit cerveau. Il s'agit d'un espace libre où je publie aussi bien des écrits fictifs que des articles traitant de choses plus ou moins philosophiques. Si vous vous sentez parfois en décalage, c'est-à-dire au crépuscule de la société, toujours en train de penser et de spéculer, alors ce lieu est votre maison. Faites comme chez vous, et laissez vagabonder votre imagination au gré du vent.
Quel poème, si ce n'est L'Horloge de Baudelaire, représente le mieux la force du temps qui passe et s'écrase sur nous, pauvres humains, impuissants de tout ?
Où sont passées toutes les feuilles de l'été, perchées dans les branches ou gisant sur les pavés ? Les arbres n'ont maintenant plus de couverture ; l'Automne a hélas chassé toute leur verdure.
Une jeune femme se tient à côté de moi sur le quai de la gare de Cenon. Assise, elle porte un bonnet noir et expulse tranquillement de sa bouche la vapeur de sa cigarette électronique. Je l'observe discrètement et évite tout contact visuel avec elle : il ne faudrait pas qu'elle remarque ce que je fais.
J'ouvre la porte. Je l'aperçois. Elle attend patiemment. Elle se dresse, arbre majestueux au tronc vernis sculpté d'arabesques. Elle s'élève, ses griffes telles des racines s'enfoncent profondément dans le sol. Elle érige vers le ciel sa console aux courbes douces, branche maîtresse, branche de vie où des milliers de perles de rosée renvoient la lumière déclinante du soleil couchant.